l’habit ne fait pas le moine : une rencontre qui m’a marquée
- Laurie

- 2 oct.
- 2 min de lecture
Une rencontre inattendue devant la boulangerie
Il y a quelques temps, en allant chercher une baguette, je croise un homme d’une quarantaine d’années.
Bien habillé, très propre sur lui, il aurait pu passer pour un cadre dynamique, avec une vie bien rangée : une maison, deux enfants, une voiture en leasing, deux voyages par an… bref, une vie tranquille.
Mais ce jour-là, il se tenait devant la boulangerie, le regard peiné, la voix tremblante. Il m’a demandé, presque gêné :
— « Est-ce que vous auriez une pièce ? »
Je n’avais que ma carte sur moi. Je lui réponds donc :
— « Je suis désolée, je n’ai pas de monnaie… »
Je m’apprête à entrer, puis je me retourne.
— « Voulez-vous manger quelque chose ? Un sandwich, une boisson ? »
Il hésite, refuse par politesse, presque honteux. Finalement, il me demande à demi-mot un sandwich, « ou ce que vous pouvez ». J’entre, je lui prends une part de pizza et une bouteille d’eau.
À ma sortie, il attendait dehors. Quand je lui ai tendu son repas, il m’a remerciée d’un regard triste, presque bouleversé. Il scrutait autour de lui, comme s’il craignait que d’autres aient assisté à la scène. Comme si la honte l’envahissait.
Derrière les apparences : une vie qui a basculé ?
Sur le moment, j’ai regretté de ne pas avoir pris le temps de lui demander son histoire.
Comment un homme comme lui en est-il arrivé là ?
Quelle épreuve a pu le faire basculer dans la précarité ?
Pressée de rentrer chez moi avant la pluie, je n’ai cessé pourtant de repenser à son regard. Un regard qui m’a rappelé que la vie ne tient qu’à un fil. On peut tout perdre, du jour au lendemain.
l’habit ne fait pas le moine : une leçon d’humilité
Il n’y a pas vraiment de morale à tirer de cette rencontre, si ce n’est celle-ci :
👉 On ne juge pas un livre à sa couverture.
👉 l’habit ne fait pas le moine.
👉 Et surtout : il faut profiter de ce qu’on a, tant qu’on l’a.
On peut posséder tout le confort matériel, accumuler richesse et biens… mais rien n’empêche la vie de basculer.
Le débat qui n’a pas de fin
Bien sûr, on pourrait débattre pendant des heures :
« C’est peut-être de sa faute »
« Il aurait pu prendre plus de précautions »
« C’est son chemin de vie »
… et tant d’autres arguments.
On pourrait aussi dire :
— « On ne peut pas s’attarder sur toute la misère du monde. Il y en a toujours eu, il y en aura toujours. »
Et puis retourner à nos occupations.
Mais ce jour-là, face à cet homme, j’ai compris une chose essentielle : parfois, un simple geste suffit à rendre un peu de dignité à quelqu’un qui a tout perdu.









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